#Laplume #La rue #Ledroit
Un espace de parole, de revendications, pour les personnes victimes de violences à caractère sexuel dont nous relayons les cris, les actions, le courage, la force, la détermination, la sororité et tant d’autres choses.
La plume #révoltée
Lettre à son frère – 16 décembre 2020
toi, lui, sale type, connard, enfoiré, pervers, par ou et par quoi commencer ?
Ce
n’est pas simple car pour ma part, cela fait maintenant 3 ans que mon
histoire fait l’objet d’un travail, d’une analyse, d’un décorticage
entre vous et moi, toi et moi !
toi
= lui
vous
= le frère – le père – le petit ami (alcoolique)
moi
= une femme qui a choisis de refuser le monde établi et ces normes
sociales et culturels pour me libérer de l’oppression que je vis
depuis mon enfance et encore quotidiennement dans notre société
Alors
revenons a moi, pas toi, je ne ferais pas ton analyse, c’est a toi de
faire ce travail difficile, profond, qui demande énormément
de courage. Je ne veux rien t’expliquer ou te faire comprendre,
encore une fois, ce n’est pas mon rôle.
Je
veux que tu saches, je veux que tu sentes, je veux que tu es mal,
comme moi j’ai mal.
Tu
m’as violée,
tu as jouis avec mon corps, par mon corps, cela depuis mon plus jeune
age. Tu as abusé
d’un rang de grand frère dans notre fratrie. Tu as abusé,
utilisé
un pouvoir de mâle dans une famille ou l’homme à
une place de maître, dans un monde patriarche qui donne de la force
et du pouvoir a la perversion. A l’utilisation des corps des autres,
sans consentement, dans une violence innommable, ou difficilement
nommable !
Tu
as détruit une partie de mon âme, de mon corps, tu m’as tétanisé.
La question reste en suspend, pourquoi ?
Comment
t’es-tu accordé
ce droit nous faire cela a ma sœur et moi ? Combien de fois ?
Mes
souvenirs sont flous. Combien de fois as-tu jouis ? Peut importe, au
final, tu as usé
et abusé
de ce rang dans la famille, l’aîné,
le fils ! Quel pouvoir ! Bravo, tu en as profité
pleinement. C’est à
vomir !
Et
oui donc, je suis malade, malade de cette réalité, qui est la
mienne et celle de tant d’autre !
Malade
que tu vives tranquillement, en toute impunité, ta petite vie de
mâle dominant. Dans notre famille, entre les incestes et les
violences sexuelles extérieur à
la famille, nous sommes 5 femmes sur 6 à
avoir subi des viols et attouchements par notre entourage plus ou
moins proche.
Sans parler des cousins/cousines, qui ont aussi subi des relations sexuelles non consenti, et oui, encore une triste réalité de cette famille de merde ! Cette famille pourris de l’intérieur !
Est-ce que tu trouves cela normale ?
ma grande sœur – par toi, par le mec de notre mère
moi – par toi – par mon petit copain quand j’avais 32 ans
ma fille – a deux reprises par des potes de pote !
ma plus jeune sœur– par son grand-père – par son petit copain et thérapeute !!
ma petite nièce – par le petit ami et thérapeute de sa mère !!!!
Rien ne te choque, dis-moi ????? comment est-ce que tu te sens fils de merde, homme de merde, comment tu la sens ta bite la ? Maintenant ??? Comment te regarde tu dans le miroir frérot ????
hein ? Explique moi ?
Moi, je ne veux plus te voir, même si je suis bien consciente qu’un jour il le faudra. Il faudra que je te regarde au plus profond de toi et que je te dise a quel point je te hais, a quel point tu dois avoir honte, a quel point tu es coupable !
De quoi es-tu coupable ; de viol d’une petite fille, moi, de dissociation de mon cerveau avec mon
cœur, des conséquences terrible que cela a eu sur mon équilibre mentale dans l’enfance, de mon insécurité, de mon âme meurtrie, de la femme qui adulte réalise la profonde cicatrice qui existe, de la purulence de cette cicatrice aujourd’hui, du silence qui a pesé toutes ces années dans notre famille, des conséquences psychologiques présentes dans ma vie et celle de ma famille aujourd’hui !
Nous sommes tous et toutes blessé.es, traumatisé.es par cette histoire. Car Monsieur a décidé un jour qu’il avait le droit d’utiliser le corps de ces deux petites sœurs pour jouir !!!!!
Dis-moi, te rappelles-tu de l’âge que tu avais ?
Selon mes maigre souvenirs, moi je devais avoir 7 ou 8 ans les premières fois, peut-être 6, ce qui fait que tu en avais entre 13 et 15 ans a l’époque. Un jeune homme quoi, hein ? Qui a besoin de jouer avec sa bite, pas un petit garçon qui veut jouer avec son zizi !! tu saisis un peu la nuance là ???
Je te conseille de plonger la tête la première dans ce passe ignoble, de t’y noyer même !
Aujourd’hui je vais détruire ton tableau, toi l’artiste mon cul, tu sais celui qui représente deux femmes qui avec leurs corps, forme une bite centrale et puissante ! Quelle belle preuve ! Tu as super bien assumé dans ton art la perversité de ta personne ! Cela me fait rire, c’est un rire qui me donne la gerbe ! J’ai vraiment honte pour toi, de toi !